Début mars, il est temps de s’atteler au chantier à sec de Kéops planifié bien avant le départ. Et oui, malgré tout le temps consacré à la préparation du bateau, et l’entretien effectué au fil du temps, la liste des travaux est longue. C’est la vie de bateau…
Nous ne disposons ni du temps, ni parfois des compétences pour tout effectuer nous même, alors nous décidons de casser la tire-lire pour en sous-traiter une grosse partie : le sablage de la quille rouillée, le décapage des différentes couches d’anti-fouling pour une mise à nue de la carène puis un carénage, le changement des hublots latéraux et la réfection du gel-coat en différentes zones de l’étrave et du pont (prise du pataras, du mât et de la trinquette). Ces zones fendillées avaient travaillé bien avant l’achat du bateau et risquaient de se fragiliser avec le temps.
Nous (enfin Thierry) nous réservons :
– la rénovation de la plage arrière, dont la peinture été écaillée, parfois moisie et les joints arrachés,
– la réparation/changement de la pompe hydraulique qui actionne le verin de levée du couteau de quille, cette dernière nous a lâchés la veille de la mise à sec, ben tiens !
– le changement de la bague hydroluble, ça paraît simple écrit comme cela mais il faut parvenir à enlever l’hélice et son arbre sans tomber le safran, ce qui n’a pas été une mince affaire,
– le démontage/nettoyage de la cuve d’eaux noires : et oui, c’est le dernier épisode de la saga scatophile pour ceux qui ont suivi l’affaire, ne soyez pas triste, non sommes ravis !!!
– la révision du circuit d’eau douce pour éliminer les dernières fuites,
– l’installation d’un berceau de fixation de la survie sur le pont, nécessitant le démontage des plafonniers de la cabine avant et de la salle de bain, et par conséquent le dessertissage des hublots, cela aurait été trop facile sinon !
– l’installation d’une planche pour la fixation de nouveaux bidons de gazoil pour augmenter notre capacité,
– l’installation d’une plaque en aluminium pour protéger le plan de travail de la cuisine qui commençait à noircir,
– et enfin l’achat et l’installation d’un nouveau speedo. Évidemment, l’ancien passe coque avait un diamètre plus petit, il a donc fallu agrandir le trou. Cela aurait été trop rassurant pour Ophélie et son anxiété des voies d’eau.
Comme la coupe n’était pas pleine, nous découvrons, « oh horreur et damnation», que Kéops fut infesté par les cafards pendant notre road-trip, rien de tel pour une thérapie anti-phobie d’Ophélie de ces horribles monstres ! Tous les coffres, placards et cales sont passés au peigne fin, vidés, nettoyés, traités. Opération « mort aux cafards » qui a duré une bonne semaine et occasionné des crises de nerf. Nous découvrons encore parfois des specimens agonisants, heureusement de moins en moins fréquemment…
Pour ce programme de réjouissances, nous optons pour le chantier de Port Whangarei Marine Center, qui présente l’avantage de disposer d’une vaste salle commune équipée d’une grande cuisine et aire de repas/jeux/repos, de laisser un large espace entre les bateaux pour s’étaler et bricoler sans pousser les voisins, d’installer des escaliers vraiment sécu pour monter et descendre du bateau et enfin, de la présence d’un chef de chantier pour la gestion et le suivi des travaux sous-traités à différents artisans pendant notre Road Trip dans l’île Sud.
Les délais ont été tenus, et nous sommes entièrement satisfaits des travaux réalisés par les professionnels. Le grand écart entre les devis et la facture finale constitue l’arrête en travers de la gorge laissée par le chantier.
Nous avons la chance d’être placés juste à côté du bateau Reggae. Damien, Audrey et leur 2 enfants Maé et Titouan écument en famille mers et océans depuis leur départ de La Rochelle il y a 2 ans et demi. Nous partagerons avec eux beaucoup de moments forts, galères de bricoleurs, échanges d’outils et de conseils, joie des petites et grandes réparations, bonheur des enfants à jouer du matin au soir, pédaler, trottiner…., recette du pain de Reggae, apéros, barbecues, repas, Pâques, tours de garde des petits. Bref, pendant cette période de travaux éprouvants, notre quotidien fut largement éclairé par leur présence, c’est une très belle rencontre et rien que pour cela nous garderons un bon souvenir de ces moments de galériens sous les pluies diluviennes néo-zélandaises.
Nous passons les deux derniers jours (WE) dans les sangles du travel lift pour les derniers coups d’antifouling sur le couteau de dérive et l’installation du nouveau passe-coque.
Le lundi matin, mise à l’eau à 8h00, anxieux de savoir si Keops est toujours étanche. Ouiiii ! C’est bon Keops flotte toujours et Mince !!! Marine Le Pen est au second tour. Direction la marina de Town Basin (Whangarei) où nous poursuivrons à flot la liste des travaux. Passage du câblage et branchement du nouveau speedo, finir d’installer la nouvelle pompe hydraulique (ce qui génèra deux jours de combat et des bains d’huile hydraulique en plein milieu du carré), révision du moteur avec Claude (vidange huile, vidange circuit de refroidissement, installation d’un anti-siphon, changement des durites de chauffe-eau, etc.). Cela nous a pris dix jours même si les derniers jours furent moins intenses. Nous avons la chance de retrouver pour un déjeuner Pauline et Mathieu et leurs enfants en vacances en Nouvelle-Zélande, miam la glace!
Dans le même temps, l’avitaillement sec est fait pour la prochaine traversée car nous surveillons la météo au cas où une fenêtre s’ouvrirait. Mais, une dépression tropicale, vite re-considérée en cyclone, et circulant SE, a vite fait de réduire nos espoirs à néant, reportant tout départ d’une bonne grosse semaine. L’envie de naviguer est forte, nous prenons la mer destination Bays of Islands que nous atteignons après 2 jours de navigation. Nous y retrouvons Reggae (qui a fait un faux départ car pilote en rade après 140 nautiques parcourus) et Magellan pour un mouillage commun et un énorme picnic sur l’île de Motuarohia (35° 14.0585 S ; 174° 10.1091 E). Petits et grands sont ravis, les enfants se sont même baignés ! Le lendemain, festival de dauphins dans la baie. Nous les approchons et tournons avec eux pendant plus d’une heure sur l’annexe de Reggae. Un groupe de 8 dauphins, avec petits nous régalent de leurs sauts et passages sous l’annexe.
Sur la photo ci-dessus: Kéops en arrière plan, et la smala Reggae/Keops sur l’annexe de Reggae.
Et voilà à l’heure où nous bouclons cet article, nous sommes à Opua, où nous attendons la bonne fenêtre météo pour pendre le large. Si Éole et Neptune se sont réjouis de nos offrandes, nous devrions prendre la mer ce jeudi 18 mai. Pour nous suivre durant notre traversée : http://blog.mailasail.com/keops. Et a très bientôt depuis les Tongas !!
E la nave va 